Promeneurs des Grands Espaces...

    ...amoureux de ces immenses étendues de sable, n’avez- vous jamais été saisis d’une vague impression d’insolite en regardant filer silencieusement, plus vite que le vent, un char à voile et son pilote ?

      

2000 ans avant J.C. !

    Revenons quelques siècles en arrière... Si le Char à Voile en tant que sport est encore récent, les pharaons, déjà, utilisaient des « chars à vent » dans le désert Egyptien.

    histoireegypte

    Reconstruction d'un "chariot à voile" trouvé dans la tombe d'Amenembat III

    Les Chinois eux aussi - nous sommes en 550 avant J.C. - construisaient « des chariots de bambous aux voiles gonflées de vent » : la Chronique raconte que l’un d’entre eux pouvait transporter trente hommes.

    histoirechinois

    Un charriot de bambous chinois 

     

Eole comme force motrice

    Au 17 ème siècle, le char à voiles carrées que le Brugeois Simon Stevin construisit pour le Prince Maurice de Nassau, parcourait avec 28 passagers une plage Hollandaise de 75 Km.

    De « chariots à voile » aux « voitures à voile » en passant par les « chars-volants »- il s’agissait alors de cerf-volants destinés à remplacer les chevaux d’une calèche dans l’Angleterre du début du XIXeme siècle - nombreuses furent les tentatives pour utiliser au mieux Eole comme force motrice.

    histoirebruges

    Le char à voile de Simon Stevin 

     

Les pionniers du char à voile moderne

    Mais revenons à l’Histoire récente :

    Qui furent-ils ces pionniers du Char à Voile moderne, sport de compétition ?

    En 1898, sur la plage de La Panne en Belgique (à la frontière française), les frères Dumont expérimentent des Chariots munis d’une voile à livarde ;

    En 1907, Willy Coppens de Houtulst construit son premier Char à Voile ;

    1911 : Louis Blériot produit son « Aéroplage » qu’il expérimente sur la plage de Hardelot (Pas- de- Calais) . Le premier concours international d’Aéroplages a lieu à Pâques 1913 à Berck .

    Après la première Guerre Mondiale, Henry Demoury se met à penser scientifiquement le Char à Voile et crée un char « rationnel et stable », particulièrement efficace en compétition.

    hierhistoirebleriot

    Une copie du char Bleriot à 4 roues en 1920. 

     

Pilotes de chars... ou d'avions ?

    Qu’avaient-ils de commun nos pionniers ?

    Willy Coppens ?....Aviateur ! Louis Blériot ?...Aviateur-constructeur ! Henri Demoury ?...mécanicien d’aviation.....

    Est-ce un hasard alors si le vocabulaire spécifique au Char à Voile est emprunté à celui du monde aérien ?

    « pilote », « piste », « escadrille »(la célèbre escadrille PRIN à Berck vers 1910), « palonnier de direction ».., « mat-aile »....

    Existe même durant plusieurs décennies la roue directrice arrière, simulant la dérive de l’avion .

    Est-ce un hasard toujours, si le Char à Voile du record du monde de vitesse de Bertrand Lambert (151,5 Km/h par 50 Km/h de vent sur la plage de Berck) est propulsé par une aile rigide en forme de pale d’hélice verticale ?

    Ecoutons Willy Coppens :

    « Le Char à Voile m’a merveilleusement préparé au pilotage des avions.../... Il y a plusieurs similitudes que reconnaîtront les initiés ; il n’y a pas de meilleur entraînement favorisant les réflexes de l’aviateur.../...il fut pour moi le prélude de l’avion.. »

     

    L’intelligence de Willy Coppens, sa capacité à assimiler les expériences, l’ont amené à oublier le principe de la direction arrière- celui de l’aviation- pour expérimenter avec succès, après la deuxième guerre mondiale, la roue avant directrice.

    Le char de compétition actuel en est l’exacte prolongation appliquée sur le terrain par Demoury, Ameele, Lambert...

     


Photos et illustrations tirées du livre "Sandyachting d'Andrew Parr."

 

 

 

 

 

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