Les commentaires de Hans-Werner Eickstaedt suite au Championnat du monde de La Panne 2010

Hans_werner

Préparation

Pour faire un bon championnat la préparation commence avec l’eurocup. Ca se jouait entre Olivier et moi. Les chars roulaient à la même vitesse. Alors il faut toujours rester bien concentré. Pas de fautes dans la préparation du char. Même s’il n’y a pas beaucoup à préparer. Ce ne sont que les pneus. Le chef (Didier) dit à chaque fois « Ne change pas les lattes ». Ce que je fais quand-même quand il n’y a pas beaucoup de vent. Ca a bien marché au Blériot cup dans le petit vent. Mais Olivier a gagné. Déjà avec qu´un point d´écart. C’était déjà une signe je pense…

Championnats du monde La Panne 2010  -  Première journée

Vent de terre. Je n’aime pas du tout ca. Déjà à l’époque avec Bertrand Lambert j’ai toujours perdu. Alors j’étais très nerveux. En plus avec une très mauvaise place de départ. Mais cette semaine les places dans les coins, comme 1, 16, 17, 32, 33 et 42 sont assez bien. Avant d’aller sur la ligne de départ j´ai bien réfléchit. Alors à 12 ce n’était pas trop mal d´aller sur le banc en bas. Benny a bien expliqué au briefing que ce n´est pas possible de changer de banc à la bouée parce-que les trous sont trop grands. Je fais un bon départ, juste derrière Antoine Giret, qui a bien poussé. Au milieu de la course je me disais, il faut changer de banc pour aller sur le banc de la bouée. Mauvaise idée ! 9 chars me doublent de suite. Encore pas de chance avec un vent de terre…

Heureusement,  j´ai fait quelques entrainements sur la plage de La Panne. Chaque fois à la bouée sud j’ai pris un meilleur passage. Et à la bouée nord le char était juste plus vite que les autres. Comme ca j’ai pu doubler plusieurs chars en même temps. Mais Olivier était déjà parti et très loin. Au final c’était bon pour une deuxième place.

Deuxième journée

Le wind guru avait tout bon. Louvoyage ! La veille j’avais déjà pensé au départ. Deuxième ligne sur la course nord. À ma gauche Sébastian Lambert, à ma droite Simon Voet. Ca veut dire qu´il faut trouver le bon chemin entre tout le monde.

Je me souviens que je suis parti 5ème. Mais très vite j’étais derrière Yvan. Après la première bouée au nord j’ai tout de suite pris l’option de trous pour aller sur le banc de mer et pour partir très vite à la descente. Ca marche. Très vite je double Yvan. Quel sentiment. Depuis 2006 la première fois en tète d’une course d’un championnat du monde... Mais dans le deuxième tour Egon s’approche. Bon, allez, il faut encore accélérer. La troisième descente je reprends l’option de trous à la bouée nord. Première raison c´est la sécurité, la deuxième raison était pour prendre le plus de vitesse possible pour faire le plus possible de terrain. L’écart entre moi et Egon est bien maintenant. La dernière descente était plus tranquille avec un sentiment très heureux. J’ai crié en approchant la ligne d´arrivée. Puhh. Gagné…

La deuxième manche je suis sur la troisième ligne. Très mal placé et très mal parti. Il y a un peu plus de vent. Yvan est en tête avec un grand écart par rapport au second. Olivier Imbert deuxième et Gautier Cazier troisième. Pendant la manche la direction de vent change et la force aussi. Je m'approche de Gautier mais il marche bien au près. Il faut que je fasse tout mon possible mais le trajet est plus court au niveau de la bouée nord. Alors je ne peux pas prendre mon option de trous pour bien prendre de la vitesse. Il me reste une chance à la bouée sud si je prends le banc de mer. Mais ca ne marche pas. Il ne me reste que quelques mètres. Gautier est bien nerveux aussi. Dans le dernier tour il prend l’option du banc mer mais il doit encore louvoyer . Je reste sur le banc de la bouée et je suis un peu plus vite. Au moment où Gautier tourne sur le banc de la bouée pour aller direction ligne d’arrivée je peux le doubler et j’ai priorité. Il y a peu de place et Gautier me touche légèrement avec sa roue avant sur ma roue gauche. C’était tout juste, 20 mètres pour avoir une place de podium.

Troisième journée

Le Chef me dit de contrôler ma roue à gauche. Peut-être que la fusée est abimée. Je ne suis pas sûr mais on contrôle le parallélisme. Il y a un problème. Alors je change l'essieu. C´est peut-être l´erreur de la première manche de cette journée. Aujourd´hui je suis sur la première ligne, place 3. Je pars assez bien mais je sens tout de suite que ca marche moins vite. Il y a Egon qui me double très vite. Apres la première descente Olivier me double juste après la bouée au près. Il va plus vite. Du coup je commence à faire de petites fautes dans le passage de l’eau. A la fin c’est bon pour une troisième place.

Apres la course le chef dit qu´il va réparer la fusée. Pour ca il va au parking pour la démonter. Il veut la prendre à la maison pour faire la soudure. Olivier et moi vont dans la tente pour prendre un café. En sortant on voit Didier revenir et me dit d´aller chercher mon essieu. Tout est réparé. Finalement il a soudé dans le garage du club. J’ai un petit doute mais en même temps je demande Olivier de m´aider à porter mon essieu. En revenant sur la rampe Benny demande les pilotes au briefing. On met l’essieu à côté du char et on va au briefing. Apres le briefing Didier me demande si je veux encore changer d’essieu. J’ai hésité une fraction de seconde en me disant que 40 chars ont quand-même besoin de quelques minutes pour aller sur la ligne de départ. Alors je dis : « On change ». On était 4 ou 5. Didier, Olivier, Jan Vercammen, Albert Kelm et je ne sais plus qui d´autre. C’était comme en Formule 1. Je n´ai jamais vu un changement d’essieu aussi rapide !

J’arrive dernier sur la ligne de départ. Mal placé au milieu de la deuxième ligne,  mais bien parti. Il y a Egon et Yvan en tête. Mon char marche beaucoup mieux avec cet essieu. Ca ce sent. Au  deuxième tour j’arrive juste derrière Egon et Yvan, qui sont bien en train de se battre. Ils prennent l’option du banc de terre pour aller vers la bouée. J’arrive sur le banc du milieu et j’ai la priorite. Comme ca j’arrive à doubler les deux en même temps. Olivier bat Yvan et Egon au dernier tour. Quand même une deuxième manche de gagné.

Dernière journée de course

Wind guru est encore très juste. Pas beaucoup de vent. De temps à autre le vent monte. Je suis nerveux. On est sur le parcours B. Je pense à mon lest. Nadia arrive à pied. De loin je lui fais signe d´aller chercher mon lest et quelques minutes plus tard elle revient en nage avec mon lest mais ce n´est pas le mien. Ce sont les sacs d’Yvan. Alors je demande à Yvan s´il a besoin de son lest. Il fait un sourire et dit non. Alors je prends son plus petit sac. Heureusement.

Je suis au milieu de la troisième ligne. Apres le briefing Arne Kelm me raconte que dans la manche précédente il y avait un standard qui est parti de cette même place mais en direction terre alors que les autres  partaient vers la mer. J’attends que tout le monde parte et je prends la même option.

Je me trouve tout de suite 4ème. Le vent baisse. Ca devient très difficile sur le petit banc. Sur le ridain je perds de la vitesse. Dans la deuxième descente il y a le suédois Jan Fagerberg qui me double, mais il va dans le ridain et perd sa vitesse. Je me souviens du petit banc de St. Peter ou je fais que du petit bord sur la plage lisse. Ca marche. Petit à petit je m’approche d´Olivier. A la fin il ne me manque que quelques mètres.  Olivier reprend encore un peu de vitesse et arrive juste devant moi sur la ligne d’arrivée.

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La semaine

Je trouve que l’équipe du club de La Panne à super bien travaillé. Ils ont eu la météo avec eux ; du soleil et du vent. C’est bon pour le moral de tout le monde.

Un grand merci au directeur de course Benny et à son assistent Stef. Ils ont bien réussi à nous faire faire de belles courses.

L’ambiance était bien sur la plage.  Différente avant et après les courses. Les uns se concentraient avec de la musique, les autres en discutant, chacun à sa façon.  Après les courses la joie ou la déception pouvait se lire sur chaque visage.  Ca fait parti du sport…

En ce qui concerne Olivier et Yvan… On se connait depuis tellement longtemps qu´il faudrait vraiment un évènement  grave pour que l´on perde notre esprit sportif et notre amitié l´un et l´autre. Le char à voile reste un sport avant tout et il faut savoir se réjouir pour un gagnant autre que soi-même! Le char à voile est un vrai melting-pot de caractères, tempéraments, nationalités… ou le respect envers autrui est primordial pour éviter les tensions. En tout cas, avec Olivier, Yvan, Egon et moi-même (et bien-sûr qqs autres !) je pense que nous y sommes arrivés !

Merci !
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